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25 juillet 2016

L’expédition est terminée…

Nous sommes redescendus hier du Camp 2 après une dernière nuit en altitude, triste de devoir renoncer au sommet mais tous avec le même mot à la bouche… Nous avons eu de la chance, la perte n’est que matérielle…

Retour en arrière : la nuit du 21 juillet, nous montons au Camp 1. Dans l’après-midi, le temps se gâte et le vent se lève. La tente est secouée par un vent fort toute la nuit et la neige s’accumule à l’arrière de la tente que nous devons régulièrement repousser. Au petit matin, nous reculons l’heure de partir pour le Camp 2 tant le vent continue à souffler. Les sherpas eux sont montés directement au Camp 2 et se trouvent dans la même situation, à savoir bloqués au Camp 2. La décision est finalement prise de passer 24 heures au Camp 1 et de ne partir que le lendemain le 23. Le vent se calme dans la nuit et un beau soleil nous accueille dès 5h30. Il est temps de se préparer… Vers 6h30, un grondement impressionnant se fait entendre suivi d’un gros “boum”, le ciel se couvre instantanément. Noel crie de sa tente “avalanche, close the tents !”. Nima ferme immédiatement la tente et le sol se met à trembler. Il entrouvre le zip et le souffle de l’avalanche s’engouffre dans la tente… Il referme, on attend, on se regarde en silence puis tout se calme et le soleil revient.

C’est l’agitation, nous allumons les radios pour comprendre la situation.  Les sherpas au Camp 2 nous disent que l’avalanche s’est déclenchée au-dessus du Camp 3. Le “boom” provient d’une bouteille d’oxygène qui s’est probablement éclatée dans les rochers. Après de nombreux échanges, la décision est prise, nous de monter au Camp 2 et les sherpas de monter au Camp 3 pour voir la situation…

Nous montons confiants, pensant que la montagne est purgée. Les conditions sont excellentes, nous passons la House Chimney sans souci. François et moi, nous nous installons dans la tente et le temps d’allumer la radio, la nouvelle se répand comme une trainée de poudre, le Camp 3 a été balayé par l’avalanche… Il ne reste rien !!! Confusion, stupeur, réflexion… Ma première réaction est de me dire, le matériel destiné au summit push était dans notre tente au Camp 3 donc c’est foutu… Les échanges radios continuent. Kari demande à 2 sherpas de monter au Camp 4 pour voir l’état du dépôt (cordes et bouteilles d’oxygène). Quelques heures plus tard, c’est la stupeur, Ganza nous annonce que le dépôt du C4 est également balayé et que l’avalanche s’est déclenchée au-dessus du Camp 4 et a tout emporté !…

Notre nuit au Camp 2 est amère et sous le signe du renoncement forcé.

Au petit matin lorsqu’il faut redescendre au camp de base, tout le monde a en tête : Les 24 h bloqués à cause du mauvais temps au Camp 2 ont empêché les sherpas de monter au Camp 3 et ont évité une vraie catastrophe…

Il est temps de remiser, jumar et grosses doudounes… Au revoir Monsieur K2  et à bientôt !

Sophie

18 juillet 2016

Nous sommes partis du camp de base le 10 juillet à 4 heures du matin direction le Camp 1 puis Camp 2 puis Camp 3 avec une perspective de sommet le 14 !!… La rotation est ambitieuse car les cordes ne sont fixées que jusqu’au Camp 2. Cela veut dire que les sherpas qui sont partis le même jour que nous mais sont allés directement au Camp 2 doivent  fixer le Camp 3, monter les tentes, les cooks, les bouteilles d’oxygène avec à peine 24 heures d’avance.

Le lendemain, lorsque nous sommes arrivés au Camp 2, nous apprenons que les conditions météo, essentiellement la force du vent, n’ont pas permis aux sherpas de fixer le Camp 3. Ils sont tous redescendus dormir au Camp 2. La question se pose alors, tenter de monter au Camp 3 ou redescendre…

La décision est finalement prise de continuer même si les chances d’un “summit push” se réduisent comme peau de chagrin, le Camp 3, Camp 4 et sommet n’étant pas encore équipés.

La montée entre le Camp 2 et le Camp 3 est interminable et extrêmement pénible,  “inhumaine, dit François mais tellement belle” ! Pentes raides sans cesse entrecoupées de ressauts rocheux, de section de glace. Certaines expéditions sont déjà sous oxygène alors que nous tentons de trouver un rythme dans cet enfer à plus de 7000 m … Et nous sommes qu’à 7000 m !!…

Épuisés, nous arrivons enfin au Camp 3 à 7300 m, il faut ensuite s’installer dans une tente que les sherpas ont montée (3 par tentes pour les membres et 4 voire 5 pour les sherpas). Je me retrouve entre François et Andreas, la tente est pleine de bouteilles d’oxygène, à cela il faut rajouter nos 3 gros sacs à dos, nos 3 paires de chaussures, les 3 matelas, il fait froid. Nous nous glissons dans nos sacs de couchage qui donne un effet de 3 gros saucissons collés. Ensuite, faire de l’eau et tenter de manger… Trop de vent à l’extérieur pour mettre le réchaud dans l’abside nous contraint à faire une petite plateforme avec les grosses chaussures, un qui tient le réchaud, l’autre la casserole et le 3ème qui fait fondre la neige. 3 soupes, 3 thermos, un morceau de fromage et 3 cracottes plus tard soit environ 2 heures, nous nous organisons pour la nuit. Chacun se cale tant bien que mal,  tente de trouver une position sans trop gêner son voisin. Le vent secoue toujours la tente, il fait probablement entre -10 et -15° mais la chaleur des 3 sacs de couchage commence à faire son effet et à réchauffer les derniers orteils réticents. Mes voisins commencent à avoir un souffle plus régulier et à s’endormir… et c’est là que moi j’ai envie de faire pipi !!! …

Sophie

13 juillet 2016

Une fenêtre météo se dessinait le 14 et le 15 juillet. François, Sophie et leurs sherpas sont donc partis dans la nuit de dimanche à lundi pour se positionner au mieux sur la montagne et tenter le sommet. Hier le 12 juillet ils ont atteint le Camp 3 (7300 m) mais le Camp 4 (dernier camp d’altitude à 7900 m) n’était pas accessible : trop de neige, trop à faire pour les sherpas.
Ils sont donc de retour au camp de base avancé (5000 m).

Pour en savoir plus, lisez la dernière chronique de François Damilano : http://www.liberation.fr/une-saison-a-la-montagne/2016/07/11/une-fenetre-pour-le-sommet_1465527

itinéraire jusqu'au camp 3

itinéraire jusqu’au camp 3