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18 mai 2016

Après deux nuits consécutives au camp 2 à 6620 m d’altitude, Sophie attend un créneau météo favorable pour tenter l’ascension vers le sommet du Makalu. En attendant, retour au camp de base…

position GPS au 16 mai : http://dlor.me/HVWGGUZ (camp 2)
position GPS au 17 mai : http://dlor.me/L7NLKUZ (camp 2)
position GPS au 18 mai : http://dlor.me/ELWDITZ (camp de base)

13 mai 3016

“Routine au Camp de base”

Ce camp à 5700 mètres d’altitude est particulièrement haut pour un camp de base. Il faut donc s’imposer une certaine routine et discipline les jours de repos pour ne pas se laisser aller à la torpeur de l’hypoxie car même acclimaté, chaque geste, déplacement, demandent efforts, énergie et est synonyme d’essoufflement.

Le soleil arrive à 8h05 sur le camp ce qui fait passer le thermomètre de -12°C à + 10°C en moins de 10 minutes. On peut alors envisager de sortir le nez du sac de couchage ! Rituel des 3 lingettes… Si elles ne sont pas gelées (visage et haut, milieu du corps et pieds !!) qui permet une brève toilette et donne un sentiment de propre surtout si on termine en se lavant les dents ! J. Il ne faut pas trop réfléchir et vite enchaîner pour changer de vêtements avant d’avoir trop froid. Pantalon en duvet, doudoune, lunettes de soleil, le minimum pour envisager un petit déjeuner dans la tente mess. Une douche ne peut se concevoir que les matins très ensoleillés et sans vent, c’est donc rare !

Quotidiennement, je fais un tour du camp et me retrouve à boire un thé ou grignoter un biscuit avec d’autres prétendants au sommet. C’est lors de ces tours de camps que l’on récolte les potins du jour des autres expéditions, que l’on croise les bulletins météo et ce sont tous ces échanges de diverses nationalités et divers horizons qui vont le charme, l’intensité et la particularité de cette vie au camp de base le temps d’une saison.

Patience patience, le ciel décide à notre place… On a beau faire des plans, un bulletin météo changeant et le plan tombe à l’eau.

Les journées sont au rythme des repas concoctés par l’équipe cuisine, notre cook Maila et les 3 helpers Passang, Kame et Ganza.

L’eau au camp de base : il nous faut un total de 420 litres d’eau par jour à raison de 2 rotations par jour des 3 helpers portant chacun un bidon de 70 litres dans un doko (panier en osier) sur leur dos. L’eau potable se trouvant à la sortie du camp. 70 x 3 = 210 x 2 = 420 litres pour l’usage de 13 personnes pour notre équipe au complet (members, sherpas, staff cuisine incluant tout l’entretien, les lessives, vaisselle, boissons, douches et bien sûr la cuisine), une moyenne de 32 litres par personne !

Sophie

PS : une pensée aux familles des 2 sherpas décédés il y a 3 jours  par asphyxie dans leur tente au camp 2. Un hélicoptère est venu ce matin enlever  les corps et les cérémonies ont lieu cet après-midi au monastère de Boudhanath à Kathmandu.

9 mai 2016

De retour  depuis 2 jours au camp de base après la dernière rotation en altitude pour notre acclimatation.

Une nuit au Camp 1 le 4 mai puis au Camp 2 à 6600 m le 5 mai. A 3 heures du matin nous quittons nos tentes pour tenter une montée au Camp 3 au Makalu La à 7500 m ! Presque 1000 m de dénivelés nous attendent dans une nuit glaciale. Des pentes de neige raides s’intercalent à de longues sections de mixte (rocher, neige, glace) pénible car impossible de trouver un rythme dans ce terrain raide et inhospitalier. Le Makalu La a la réputation d’être une étape difficile, Je confirme !!… Il nous faudra 10 heures pour atteindre le col !!…  Là il faut encore monter les tentes, faire de l’eau et trouver un semblant de confort. Nima étant redescendu à cause d’un gros coup de fièvre et une mauvaise diarrhée, je partage  la tente de Lisa et Andreas.  Georg et Max partagent une 2ème tente et Galzen, Shawang et Dorjee, les 3 sherpas une 3^ème. Nous sommes les seuls à avoir pris ce créneau pour dormir à 7500 ! Le riz pimenté que m’a laissé Nima me donne une sensation de réchauffement bien passagère…

Beaucoup de vent et la sensation de glisser les uns sur les autres pendant des heures entre les sacs et les grosses chaussures…, sympa la  nuit à 7500m… J’avoue, un peu longue … !

Au petit matin, on s’équipe l’un après l’autre car impossible de brasser les 3 en même temps et un thermos de thé avec 3 biscuits plus tard nous entamons la descente.

1 heure 20 plus tard, j’étais au Camp 2… cherchez l’erreur, 10 heures pour monter et 1 heure 20 pour descendre…

Nous croisons de nombreux grimpeurs qui ont pris le créneau du lendemain pour tenter le Makalu La. Personne n’y dormira le lendemain…

Ce matin, le thermomètre affichait -8° dans la tente à 8 heures au camp de base… Difficile de sortir des plumes les matins sans soleil !… J’alterne les mains dans les poches de ma doudoune pour écrire…

La bonne nouvelle est que nous sommes acclimatés. Reste à bruler quelques bâtons d’encens pour un créneau météo qui nous permettrait de tenter le sommet ces prochains jours…

A suivre…

Sophie

2 mai 2016

Sophie est de retour au camps de base avec une connexion … voici des nouvelles !

De retour au Camp de Base !

Cette première nuit à 6400 m a été rude. Il y a un vent du nord qui permet de maintenir un beau temps mais qui est vraiment très froid.

“Faire” de l’eau, tenter de manger un peu… Une  “rara” soup  avec double dose de piment me réchauffe  temporairement. Vers 18h nous sommes tous emmitouflés  dans nos sacs de couchage pour une longue nuit de plus de 12 h !!… C’est vraiment long surtout quand le corps n’est pas acclimaté et lutte contre le sommeil…

Aux premiers rayons du soleil, la vie reprend, objectif Camp 2 qui se situe à 6600m puis tenter une incursion jusqu’à 7000 m qui correspond au début de la partie mixte en direction du Makalu La. Il nous faudra 5 heures aller/retour.  La montagne est très sèche donc la progression dans  les rochers jusqu’au col (Makalu La), situé à 7400 m, risque d’être rude… Mais la neige est annoncée d’ici là.. Nous verrons bien…

La 2^ème nuit au Camp 1 n’est pas formidable, une grosse toux d’altitude m’empêche de dormir. Rien de bien sérieux mais la suite logique du rhume donc à surveiller quand même !

C’est un vent fort accompagné de grosses rafales de neige qui nous réveille, inutile d’attendre les rayons du soleil, il faut sortir du sac de couchage, s’habiller, s’équiper chaussures, crampons, harnais et redescendre… Galzen Sherpa nous attend au pied de la moraine avec thé et biscuits réconfortant.

Aujourd’hui, jour de repos, si le vent faibli un peu, je convoite ma 2^ème  douche après le déjeuner… Pas gagné !

A bientôt èpour d’autres nouvelles !

Sophie

Vous pouvez soutenir Sophie Lavaud dans son ascension du Makalu (8’481m) pour reconstruire un chemin indispensable aux habitants de Thulogaun au Népal avec l’ONG Norlha :

Plus d’infos ici :  http://norlha.org/fr/le-chemin-de-sophie