Gasherbrum II _ 2015

Seuls jusqu’à aujourd’hui, une caravane de porteurs est arrivée ce matin annonçant la venue de nouvelles expéditions. Le Camp de Base ainsi que le Camp 1 est commun pour le Gasherbrum I et II donc les expéditions pour les 2 montagnes se mélangent sur cette languette de moraine où il n’est pas simple de monter un camp sachant qu’avec l’avancée du glacier, il est nécessaire de re-fixer les tentes régulièrement.

Ces derniers jours, la météo s’avère à la hauteur de la réputation du Karakoram. Neige intense, brouillard, soleil de plomb, un casse tête pour faire quelques prévisions.  Etant seuls depuis une semaine, l’ouverture du Camp 1 n’a toujours pas été possible.
Il y a beaucoup de neige et la traversée de l’ice fall est longue et dangereuse avec des crevasses gigantesques !

3 jours de neige intenses nous ont bloqués au Camp de Base puis les sherpas ont commencé à tracer sur le glacier et ont fait un premier dépôt. Nous avons suivi le 27 pour une première petite incursion sur le glacier. Il est nécessaire de partir très tôt car le soleil ensuite chauffe énormément et la progression devient extrêmement pénible et dangereuse. On s’enfonce facilement jusqu’aux cuisses ne sachant pas si c’est une crevasse ou la neige qui cède simplement. Le 29, nous sommes montés jusqu’à 5’500 m au dessus de l’ice fall et avons bataillé dans les séracs pendant plus de 5 heures et avons passé notre première nuit en altitude. Les sherpas ont tenté le lendemain matin d’ouvrir la voie jusqu’au Camp 1 mais il y avait trop de neige et du brouillard. Après 5 heures 30, ils ont fait un nouveau dépôt et fait demi-tour sans avoir pu atteindre le Camp 1.

L’arrivée des nouvelles expéditions vont apporter du renfort pour tracer  et ouvrir la voie jusqu’au Camp 1, du moins nous l’espérons ! Le moral des troupes est bon, l’ambiance sympathique et notre nouvelle biquette surnommée Gudrun, qui est arrivée ce matin avec les porteurs sera sacrifiée cet après midi par Imtias, notre cook et l’équipe cuisine… Il ne fait pas bon être une biquette au Camp de Base du G2 !

Le soleil est de retour au camp de base du G2. Les sherpas sont partis tôt samedi matin, pour commencer à tracer l’approche sur le glacier. Le 1er dépôt des affaires a été fait également sur le glacier, ce qui est bon signe pour la suite de l’expédition.

Malheureusement, la météo tournant vite en région pakistanaise, dimanche, Sophie, est bloquée dans sa tente, pour cause de mauvais temps.

http://dlor.me/DGWGOHJ

Notre Camp de Base installé face au Gasherbrum I,  sur les dunes rocailleuses de la moraine entre le glacier des Abruzzi et le glacier Sud du Gasherbrum après avoir quitté le Baltoro.

Ce matin il neige et le calme est absolu. Nous sommes la première expédition à être arrivée sur les lieux. Il semble selon notre officier de liaison qui nous accompagne depuis Skardu qu’il y a quatre autres expéditions prévues entre G1 et G2 cette année. Mais revenons quelques jours en arrière. Nous avons quitté Skardu pour Askoli le 16 juin après avoir obtenu notre permis d’ascension auprès de l ‘armée pakistanaise en 24 heures. Ali et Medi étaient vraiment très contents. Nous avons croisé une expédition qui attendait depuis 17 jours leur autorisation et était bloqué à Skardu sans en connaitre la raison….

La route qui mène Askoli  est à expérimenter une fois dans sa vie ! A maintes reprises on se dit, là si le 4 x 4 bascule on meurt et selon Medi, la route est en bonnes conditions cette année… Askoli, dernier village avant le départ pour la longue marche d’approche jusque au Camp de Base. Le temps semble s’être arrêté à Askoli, totalement préservé, ce village a gardé une totale autenticité malgré le passage obligé de tous les trekkeurs et alpinistes qui s’engagent sur le Baltoro. Pas un hôtel, pas une boutique simplement un petit musée que Alif, le fils du propriétaire me fait visiter avec Christophe, un des membres de notre expédition. Ce musée représente en fait une maison telle qu’elles étaient dans les années 60 à l’époque de la conquête du K2 où l’on retrouve quelques ustensiles, coffres et objets utilisés durant l’expédition Italienne de 64.

Alif nous explique ensuite l’organisation de la maison avec sous terre le lieu de vie d’hiver avec son poële et l’espace pour le bétail et le rez de chaussée pour l’été. Puis Alif nous a invité à boire le traditionnel milk-tea dans sa maison, qui finalement diffère peut du musée…  où sa maman nous offre un grigri protecteur à porter sur nous durant l’ascension ! Là il ne devrait donc rien nous arriver !

Sept jours de trek s’enchainent ensuite sur ce mythique glacier du Baltoro avec une moyenne de 20 km par jour entre moraine et glace. Dernière végétation à Paju avec une journée de repos pour les porteurs. Vue sublime sur les Trango Towers les premiers jours et c’est à Concordia que nous avons la chance de voir le Broad Peak et le K2. Sept jours magnifiques qui nous amènent tranquillement à 5100 m à notre Camp de Base.

Photos © Lavaud

Moins de 24 heures à Islamabad donc autant dire que cela a été rapide.
Nous avons atterri à 6h30 du matin et sommes repartis à 4h00 du matin le lendemain en direction de Chilas.

Nous avons tout de même pris le temps de visiter la plus grande Mosquée d’Islamabad ChaFaisal, où seule blonde aux alentours, j’ai eu le privilège d’être demandé à être prise en photo par plein de gens. Des gosses, des maris me faisant poser avec leurs femmes, des jeunes, des hommes, des femmes, bref exercice étonnant et ma foi amusant.

Réveil 3h30, départ 4h00 et nous voilà partis pour 15 heures de bus sur la fameuse Karakoram Highway qui à part la sortie d’Islamabad et quelques sections goudronnées n’a rien d’une autoroute. Ballotés et à moitié somnolents, les heures passent lentement mais le paysage époustouflant nous fait oublier l’inconfort et la chaleur… enfin presque… 15 heures c’est quand même long !
La route remonte en permanence le fleuve Indus (voir la carte jointe).
Le 2ème jour nous n’avons fait « que » 9 heures et demi de bus ! A Jaglot, nous avons quitté la Karakoram Highway en direction de Skardu avec une vue splendide sur le Nanga Parbat. La région est davantage policée et nous avons été escortés sur plusieurs sections de route avec changement à chaque check point. L’ambiance est toutefois détendue, nous sommes pris en photo un par un à chaque tour de garde et devons écrire notre nom sur une liste.
Chaque camion que nous croisons est un festival de décoration, l’expression « être beau comme un camion » vient certainement de ce coin du monde !…
Nous sommes arrivés à Skardu dans l’après midi où nous avons été chaleureusement accueillis par toute l’équipe pakistanaise qui fera route ces prochains jours avec nous…

Après tous ces transferts en bus, hier en fin de journée Sophie était à Skardu 2500m, où elle a eu la possibilité de faire un tour de bateau sur un lac à 2700m.
Aujourd’hui ils partent en jeep pour Askoli et ensuite commencera leur trek de 7 à 8 jours pour rejoindre le camps de Base…