Blog

Renoncement…

Apprentissage du renoncement… Une histoire de piolet, de corde et d’hypoxie…

Pourquoi avoir fait demi-tour à 130m du sommet ?

Le 15 mai lors de notre montée au Camp 4, nous croisons la fixing team qui renonce à continuer et qui redescend au camp de base… La seule info que nous ayons est qu’ils ont fait un dépôt de corde vers 8100 m. Que faire, renoncer ou trouver un plan B ?

Chhepal, en charge de notre logistique propose, comme plan B de dédier 2 sherpas de notre équipe et 2 de ExpeditionBase (l’autre expé au Camp 4 en même temps que nous) pour aller fixer. De notre équipe seuls deux sherpas, NaDorjee et Phurba connaissent le chemin et sont en mesure de fixer les cordes et d’ouvrir le chemin.

Phurba refusant d’y aller, il ne reste que NaDorjee qui est le sherpa qui m’accompagne toujours.

Pas vraiment le choix, cela me pénalise énormément, mais j’accepte qu’il parte en tête et de me retrouver sans sherpa.

Finalement, ils partent vers 17h et le reste de l’équipe nous partons en direction du sommet vers 20h…

Les conditions dans la nuit sont difficiles, beaucoup de neige, beaucoup trop de neige… Il faut non seulement tracer mais également fixer !

Nous nous retrouvons au lever du jour juste derrière eux. Tout le monde est motivé mais la progression est très lente.  Cette montagne est gigantesque et difficile, la partie technique en mixte sont les 300 derniers mètres.

Petit à petit plusieurs personnes commencent à abandonner et font demi-tour. Cette montagne est vraiment traitre, elle comporte plusieurs “faux” sommets. Finalement vers 15 h, le 16 mai nous atteignons la petite arête à 8455 m d’où nous pouvons enfin apercevoir la dernière section.

Tout le monde est épuisé, plus personne pour fixer, deux membres de l’autre équipe s’encordent et partent en direction du sommet. Puis il y a une certaine confusion, je propose à Herbert et Sergey de s’encorder tous les 3 mais l’hypoxie fait son travail, je réalise que j’ai laissé mon piolet à l’un des sherpas pour faire un encrage… Impossible d’envisager cette dernière section raide, difficile exposée à cette altitude sans piolet et de surcroit après déjà 19 heures d’ascension. NaDorjee est épuisé et les bouteilles d’oxygène comment à manquer… il est à 50 m en contrebas et je dis aux amis, je vais chercher le piolet de Nadorjee et une corde.  Hypoxie, masque à oxygène qui rend la communication très difficile, fatigue extrême, bref, lorsque je me retourne je vois mes deux compagnons qui ont attaqué la montée !!

La distance déjà qui nous sépare est trop importante pour que je puisse imaginer les rattraper… Je fixe cette pente sommitale que je trouve trop exposée pour m’y aventurer toute seule. J’ai un piolet mais ce n’est pas suffisant…  Une photo, demi-tour… et à 20h je m’écroule dans ma tente au Camp 4…

Herbert et Sergey sont les deux seuls de notre équipe à atteindre le sommet, BRAVO les gars. Le lendemain, la première question de Sergey sera : “pourquoi tu nous as abandonnés ?”… Vive le piolet et l’hypoxie…!

Sophie

#Milletriseup #Baechli #Grivel #asporteyewear  (Adidas) #tingerlaattoujoursavecmoi

No Comments
Post a Comment