
19 mai : L’expédition est enfin repartie pour le sommet
“Départ demain… enfin…
Presque deux semaines déjà que nous sommes ici à attendre. Paradoxalement le temps est passé comme un éclair…
Afin de garder un équilibre et d’entretenir le moral, mieux vaut instaurer une routine, s’inventer un rythme pour ne pas laisser grandir la torpeur de l’inaction.
Chaque matin à 7h15 le soleil qui caresse la tente et la réchauffe en quelques minutes permet de sortir du sac de couchage agréablement. Suit la petite toilette avec quelques lingettes bébé pour avoir une sensation de propre. Protection solaire, bonnet sur la tête, l’indispensable Buff pour se protéger de l’air sec et du vent incessant (éviter à tout prix les irritations de la gorge), lunettes de soleil complètent le kit incontournable de sortie de tente !
„Inactivité : activité principale au camp de base“ (Cédric Sapin-Dufour)
Breakfast à 8h00. „Good sleep ?“, la rituelle question fait le tour de la table, en anglais, seule langue commune aux 6 nationalités du groupe. Ainsi démarre une nouvelle journée avec… RIEN au programme !
Chacun tente, entre iphone, ipad, imac de trouver un wifi aléatoire pour prendre des nouvelles d’ici et d’ailleurs. Mission rarement gagnée d’avance… mais qui occupe beaucoup de temps !
L’idée de faire quelque chose s’impose à moi, pour d’autres, les fauteuils de la tente mess sont déjà investis pour la première sieste matinale…
Au milieu de nulle part : le camp de base 5100 m
La visite des autres camps alentours permet de rencontrer nos voisins d’expédition.
La petite expédition britannique est guidée par Robert, guide écossais. Trois grands gaillards entourent la jolie Sarah la plupart du temps en débardeur et tongues… so British, thank you for the thé !
Second thé (aux épices et très sucré celui-là) un peu plus loin sous la tente jaune des Indiens. Accueil very friendly, musique indienne, effluves d’encens. Une bouille d’adolescente souriante : la grimpeuse la plus jeune de la cuvée 2014 – 14 ans – qui espère devenir la plus jeune Indienne sur le toit du monde; No comment.
Déjà trop de thé, trop de sucre… vaguement nauséeux, nous entrons dans le carré chinois. Salut officiel et le chef passe son chemin. Very chinese , nous n’avons pas été annoncés…
Après leur „party“ du 9 mai, les Russes sont descendus soigner leur léger abus de vodka (ça tape vite la tête à 5000 m) a Tingri, première „ville“ tibétaine à une demie journée de 4×4.
Un coca (ouf) et quelques biscuits chez 7 Summits Trek, une incursion chez Tamerku Trekking où cohabitent un Belge – hedgefunds manager – Claude le Français bucheron qui tente l’Everest sans oxygène pour la troisième fois et notre ami Ralf Dujmovits, alpiniste de renom international, qui espère boucler ses 14×8000 sans oxygene (!).
Drôle de mélange. Accueils chaleureux et chacun de se rendre visite les jours suivants.
Balades alentours
Marcher reste nécessaire. Moraine de droite avec l’objectif de traverser la rivière de Rongbuck (bel atelier de team-building se moqueront d’eux-même les deux guides Andreas et François), moraine de gauche le lendemain en visant une stupa vers 6000 m, moraine frontale un peu plus tard pour découvrir les grands lacs glaciaires cachés par des montagnes de cailloux. Itinéraires improvisés aux grés des humeurs des deux guides complices.
Kari le boss reste au camp à l’affût des dernières évolutions météos dont le compte rendu nous est fait plusieurs fois par jours : „Windy, windy, bloody windy“… Mais peu à peu se dessine LA „fenêtre météo“ tant attendue… „Maybe tomorrow. Will see, will see. Be patient“….
À la stupa de l’entrée du plateau du camp de base, les Tibetains vendent des babioles et quelques jolis objets. Une rude négociation me vaut le plaisir de rentrer au camp en moto avec mon vendeur qui vient récupérer le solde de son dû (pas assez de monnaie chinoise dans mes poches !). En moto au pied de la face nord de l’Everest, c’est pas la classe pour Didi Soso ?
Demain sera un autre jour
Allez… cet après-midi il faut préparer le sac. Kari affine le calendrier prévisionnel (j’ai bien écrit „prévisionnel“ !) en fonction des caprices de Monsieur Jets-tream. On pourrait imaginer :
19 juin, intermediate camp 5700 m
20, advanced base camp 6400 m
23, col nord – 7000 m
24, camp 2 – 7700 m
25, camp 3 – 8300 m
26, summit push
27, advanced base camp
29, camp de base
1er juin, Kodari (frontière)
2 juin, Kathmandu ….. Oups, on a loupé l’avion…………………
Sophie